La marque SEAT dont l’acronyme signifie “Sociedad Española de Automóviles de Turismo” est créée en 1950 à l’initiative du gouvernement espagnol, avec
l'aide de Fiat, et est gérée par l'Instituto Nacional de Industria.
Elle est maintenue jusqu'en 1982 sous l'égide du géant italien Fiat, et devient en 1988 la filiale espagnole du groupe allemand Volkswagen AG.
En 1949, l'État Espagnol demande l’aide de Fiat, déjà présent en Espagne pour la construction d'avions de chasse, mais aussi pour créer une industrie
automobile nationale. SEAT est alors créée officiellement en 1950 grâce à l'association de l’Instituto Nacional de Industria et surtout grâce au
constructeur italien FIAT. Les premiers bâtiments sont construits à Barcelone, et les outillages des lignes de production sont en provenance directe de
Fiat Italie d'où sort, le 13 novembre 1953, le premier modèle SEAT 1400, copie conforme de la Fiat 1400.
Rapidement, dès 1957, d'autres modèles de l'immense gamme Fiat complètent l'offre Seat, comme la Seat 600, construite à plus de 800 000 exemplaires
jusqu'en 1973. Au début des années 1970, SEAT devient la première entreprise industrielle espagnole, se plaçant au huitième rang des constructeurs
européens, avec une production de 300 000 véhicules par an et des exportations de près de 80 000.
En 1981, suite à un grave différend avec l'État espagnol au sujet de la recapitalisation indispensable de Seat, le constructeur italien FIAT choisit de
céder sa participation de 37,5 % qu'il détenait dans le capital de SEAT à l’INI. L’année suivante, l’entreprise espagnole, sans ressources et voyant son
activité décliner, s’attache à développer une politique de partenariat avec Volkswagen en signant des accords de coopération industriels et commerciaux
avec le constructeur allemand qui lui fera fabriquer, sous licence, des modèles destinés au marché espagnol. SEAT commercialise donc les véhicules de la
marque allemande en Espagne, et Volkswagen accepte de délocaliser une partie de sa production dans les usines espagnoles. L’anicroche, c’est que l'État
espagnol est obligé d'injecter plus de cinq fois le montant de ce qu'il aurait dû investir avec Fiat : cette politique se solde par une prise de contrôle
de SEAT par son associé.
En 1986, Volkswagen AG acquiert 51 % du capital de SEAT, portant cette part à 75 % à la fin de cette même année avant de la filialiser à 100 % en 1990.
Le groupe investit alors dans un nouveau site de production, à Martorell, qui est aujourd’hui le plus moderne et le plus productif d’Espagne. Cependant,
en dépit de ces atouts et du succès commercial de certains modèles, notamment la Toledo et l'Ibiza, SEAT est une entreprise déficitaire. À la suite d’un
prêt de la banque européenne d’investissement et d’aides du gouvernement espagnol en 1993, qui durant deux ans entretiendront un rude conflit avec la
commission de l’Union européenne d’une extrême vigilance vis-à-vis des aides publiques, Volkswagen accepte de lancer un plan d’investissements en vue de
redresser la situation de sa filiale. Cette politique économique porte ses fruits dans la mesure où après un léger bénéfice en 1996, le redressement se
confirme réellement en 1997 dans la mesure où SEAT realise cette même année un bénéfice net de 430 millions de francs pour un chiffre d’affaires de 30
milliards. Cependant, le redressement financier est de courte durée et Volkswagen songe, depuis le rachat de Škoda en République tchèque, à se séparer de
son encombrante filiale espagnol : des rumeurs ont même circulé, début 2006, concernant une possible cession des usines Seat à Fiat. En 2007, Seat degage
un bénéfice net de 170 millions d’euros, après avoir accusé une perte de 49 millions d’euros un an plus tôt, sur un chiffre d’affaires de près de 6
milliards d’euros, en hausse de 1,5 %.